4 - L'imprimerie à Bréhan
En dépit de ses nombreuses fonctions, Jean Rohan-du-Gué-de-l'Isle ne délaisse pas son domaine d'origine, malgré l'éloignement de toute ville et de toute activité importante. Et c'est là qu'il fait venir deux imprimeurs qui vont sortir les premiers livres imprimés de Bretagne, 30 ans seulement après son invention par Gutenberg à Mayence, 14 ans après Paris, 11 ans après Lyon, 7 ans après Angers, 5 ans après Poitiers, 4 ans après Caen. Pour un tel projet, on peut s'étonner du choix du lieu, car Jean Rohan-du-Gué-de-l'Isle ne manque pas d'autres domaines. Ceci peut peut-être s'expliquer par la période de guerre quasi-permanente qui trouble à ce moment le duché et qui se termine par la défaite de la Bretagne et son annexion à la France. Il est possible que Jean de Rohan ait jugé que ses terres isolées étaient plus sûres. Car ainsi que l'écrit la Borderie , dans le chapître "Les premières impressions bretonnes" de son Histoire de Bretagne :"Les premières impressions demandaient beaucoup de temps et entraînaient de grands frais. On ne les entreprenait que quand on était assuré du résultat. Les imprimeurs ne travaillaient donc que quand ils étaient soutenus par un mécène généreux qui pût, en se parant de leurs œuvres, rémunérer leur travail. Le livre imprimé était encore un objet de luxe que l'on commandait comme un tableau ou une statue ; et c'est pourquoi les premiers imprimeurs ont travaillé beaucoup plus pour des particuliers que pour le public. De grands seigneurs, des abbayes, des bourgeois opulents pouvaient seuls se permettre cette dépense".
Le texte de la Borderie donne ensuite un rapide résumé de cette entreprise : "Au château du Gué-de-l'Isle, près de Bréhant-Loudéac, un gentilhomme ami des lettres, Jean de Rohan, sire du Gué-de-l'Isle, -non pas le vicomte Jean de Rohan, chef de cette grande maison qui joua un si triste rôle lors de la dernière guerre, - son cousin, chef d'une branche cadette moins puissante et moins riche, eut l'idée de faire imprimer pour lui plusieurs ouvrages formant une sorte d'encyclopédie. Il fit venir, - on ne sait de quelle ville, - deux imprimeurs qui s'appelaient Robin Foucquet et Jean Crès. Le matériel était coûteux, mais pas très difficile à transporter : une petite presse, une police de lettres en métal, une boîte ou casse pour les distribuer, quelques accessoires, quelques outils et c'est tout. Les deux ouvriers installèrent leur atelier non pas probablement au bourg de [Bréhan]Loudéac même, distant d'une lieue et demie, mais dans un des villages situés en face du château, sur la rive droite de la petite rivière du Lié qui entoure ce beau logis du XV° siècle, couronné d'une admirable charpente en voûte ogivale".
En dépit de ses nombreuses fonctions, Jean Rohan-du-Gué-de-l'Isle ne délaisse pas son domaine d'origine, malgré l'éloignement de toute ville et de toute activité importante. Et c'est là qu'il fait venir deux imprimeurs qui vont sortir les premiers livres imprimés de Bretagne, 30 ans seulement après son invention par Gutenberg à Mayence, 14 ans après Paris, 11 ans après Lyon, 7 ans après Angers, 5 ans après Poitiers, 4 ans après Caen. Pour un tel projet, on peut s'étonner du choix du lieu, car Jean Rohan-du-Gué-de-l'Isle ne manque pas d'autres domaines. Ceci peut peut-être s'expliquer par la période de guerre quasi-permanente qui trouble à ce moment le duché et qui se termine par la défaite de la Bretagne et son annexion à la France. Il est possible que Jean de Rohan ait jugé que ses terres isolées étaient plus sûres. Car ainsi que l'écrit la Borderie , dans le chapître "Les premières impressions bretonnes" de son Histoire de Bretagne :"Les premières impressions demandaient beaucoup de temps et entraînaient de grands frais. On ne les entreprenait que quand on était assuré du résultat. Les imprimeurs ne travaillaient donc que quand ils étaient soutenus par un mécène généreux qui pût, en se parant de leurs œuvres, rémunérer leur travail. Le livre imprimé était encore un objet de luxe que l'on commandait comme un tableau ou une statue ; et c'est pourquoi les premiers imprimeurs ont travaillé beaucoup plus pour des particuliers que pour le public. De grands seigneurs, des abbayes, des bourgeois opulents pouvaient seuls se permettre cette dépense".
Le texte de la Borderie donne ensuite un rapide résumé de cette entreprise : "Au château du Gué-de-l'Isle, près de Bréhant-Loudéac, un gentilhomme ami des lettres, Jean de Rohan, sire du Gué-de-l'Isle, -non pas le vicomte Jean de Rohan, chef de cette grande maison qui joua un si triste rôle lors de la dernière guerre, - son cousin, chef d'une branche cadette moins puissante et moins riche, eut l'idée de faire imprimer pour lui plusieurs ouvrages formant une sorte d'encyclopédie. Il fit venir, - on ne sait de quelle ville, - deux imprimeurs qui s'appelaient Robin Foucquet et Jean Crès. Le matériel était coûteux, mais pas très difficile à transporter : une petite presse, une police de lettres en métal, une boîte ou casse pour les distribuer, quelques accessoires, quelques outils et c'est tout. Les deux ouvriers installèrent leur atelier non pas probablement au bourg de [Bréhan]Loudéac même, distant d'une lieue et demie, mais dans un des villages situés en face du château, sur la rive droite de la petite rivière du Lié qui entoure ce beau logis du XV° siècle, couronné d'une admirable charpente en voûte ogivale".