2 - Jehan de Rohan du Gué de l'Isle
Sa date de naissance se situe autour de l'année 1425, sa mort en 1493. Le Gué-de-l'Isle n'est qu'une part de son patrimoine dont les composantes s'étendent de la Loire-Atlantique au Finistère actuels.
En 1453, il contracte un mariage avantageux avec Guyonne de Rochefort, fille unique de Guillaume de Rochefort, qui lui apporte par héritage la seigneurie de Procop et de Henleix (Guérande). Comme son propre père et son beau-père, Jean Rohan du Gué de l'Isle devient chambellan des ducs Pierre II et Arthur III. Il est aussi nommé grand fauconnier de Bretagne : puis capitaine de la ville de Conq(arneau) pendant 22 ans de 1458 à 1480. A l'occasion, le duc le délègue pour des missions à l'extérieur, comme en 1475 à Senlis pour signer la paix entre Louis XI et François II. En tant que branche cadette de la maison des Rohan, il fait aussi partie du Conseil du Vicomte de Rohan.
Trois de ses initiatives font encore ressurgir sa mémoire : la création de deux moulins à papier (parmi les quatre premiers en Bretagne), de la première imprimerie de Bretagne et la (re?)construction du château du Gué-de-l'Isle qui a donné au bâtiment principal sa forme actuelle.
Sa date de naissance se situe autour de l'année 1425, sa mort en 1493. Le Gué-de-l'Isle n'est qu'une part de son patrimoine dont les composantes s'étendent de la Loire-Atlantique au Finistère actuels.
En 1453, il contracte un mariage avantageux avec Guyonne de Rochefort, fille unique de Guillaume de Rochefort, qui lui apporte par héritage la seigneurie de Procop et de Henleix (Guérande). Comme son propre père et son beau-père, Jean Rohan du Gué de l'Isle devient chambellan des ducs Pierre II et Arthur III. Il est aussi nommé grand fauconnier de Bretagne : puis capitaine de la ville de Conq(arneau) pendant 22 ans de 1458 à 1480. A l'occasion, le duc le délègue pour des missions à l'extérieur, comme en 1475 à Senlis pour signer la paix entre Louis XI et François II. En tant que branche cadette de la maison des Rohan, il fait aussi partie du Conseil du Vicomte de Rohan.
Trois de ses initiatives font encore ressurgir sa mémoire : la création de deux moulins à papier (parmi les quatre premiers en Bretagne), de la première imprimerie de Bretagne et la (re?)construction du château du Gué-de-l'Isle qui a donné au bâtiment principal sa forme actuelle.
Un atelier de fabrication du papier
Ci-après, une video montrant le moulin à papier de PenMur en Muzillac
Jean de Rohan ne s'occupait pas que de ses domaines. Il avait des activités administratives et militaires. On a déjà vu qu'il était chambellan et grand-fauconnier du duc de Bretagne. Il était donc dans les sphères politiques du duché, et à ce titre, il devait peu résider au Gué-de-l'Isle. Et ce d'autant plus que début janvier 1458 il est nommé par le duc Pierre II capitaine de Conc (l'actuel Concarneau) et qu'il va le demeurer jusqu'en 1480. Sa mission à ce poste était de protéger la Bretagne et les habitants de la région d'une invasion des Anglais. Le travail nécessaire de fortification est entrepris par Jehan de Rohan-du-Gué-de-l'Isle en parallèle avec une reconstruction similaire à Quimper. En 1480, il quitte la fonction et on le retrouve cette même année capitaine de la Chèze .
Enfin, sans faire l'objet d'un point particulier, Jean de Rohan du Gué de l'Isle semble avoir été très porté sur la chasse. Trois éléments l'indiquent : sa fonction de grand-fauconnier du duc, sa mission d'"entretènement de la vénerie" de la vicomté de Rohan, et un procès (le seul trouvé le concernant) pour avoir chassé illégalement dans la forêt de Cran.
Ses ressources
Pour entreprendre, il faut des ressources financières et Jean de Rohan du Gué-de-l'Isle n'en manquait pas. Différentes sources apportent des informations parcellaires mais signifiantes. L'inventaire des "montres" situe déjà le personnage dans la toute petite minorité des seigneurs possédant plus de 1000 livres de revenu par an..
La moyenne des revenus des nobles de Plumieux (hors Jean de Rohan du Gué de l'Isle) est de 72 livres, celle de Bréhan de 81. Les revenus de Jehan de Rohan sont 20 fois supérieurs à la moyenne des autres, et il existe un écart de plus du triple par rapport au 2° mieux renté, Jean de Coëtlogon. Sur le diocèse de Saint-Brieuc, il est le quatrième plus fortuné des 1825 recensés.
Un tableau dressé par Yvonig Gicquel dans "Jean II de Rohan ou l'indépendance brisée de la Bretagne" donne une échelle des revenus et le pouvoir d'achat correspondant.
Enfin, sans faire l'objet d'un point particulier, Jean de Rohan du Gué de l'Isle semble avoir été très porté sur la chasse. Trois éléments l'indiquent : sa fonction de grand-fauconnier du duc, sa mission d'"entretènement de la vénerie" de la vicomté de Rohan, et un procès (le seul trouvé le concernant) pour avoir chassé illégalement dans la forêt de Cran.
Ses ressources
Pour entreprendre, il faut des ressources financières et Jean de Rohan du Gué-de-l'Isle n'en manquait pas. Différentes sources apportent des informations parcellaires mais signifiantes. L'inventaire des "montres" situe déjà le personnage dans la toute petite minorité des seigneurs possédant plus de 1000 livres de revenu par an..
La moyenne des revenus des nobles de Plumieux (hors Jean de Rohan du Gué de l'Isle) est de 72 livres, celle de Bréhan de 81. Les revenus de Jehan de Rohan sont 20 fois supérieurs à la moyenne des autres, et il existe un écart de plus du triple par rapport au 2° mieux renté, Jean de Coëtlogon. Sur le diocèse de Saint-Brieuc, il est le quatrième plus fortuné des 1825 recensés.
Un tableau dressé par Yvonig Gicquel dans "Jean II de Rohan ou l'indépendance brisée de la Bretagne" donne une échelle des revenus et le pouvoir d'achat correspondant.
Pour résumer, on peut situer un salaire moyen de l'époque à environ 0,10 livre par jour soit 25 livres par an. Beaucoup de nobles, à Bréhan comme ailleurs en Bretagne étaient donc désargentés, gagnant moins que bien des paysans. Les rentes annuelles de Jean de Rohan représentaient le travail d'environ 50 personnes sur la même période, et si on raisonne en pouvoir d'achat, il pouvait s'offrir chaque année 3 belles maisons. Pour être encore plus complet, il faut savoir qu'aux montres n'étaient retenus que les revenus du domaine noble et non les rentes des terres roturières, les gages, les bénéfices, et les pensions diverses dont Jean de Rohan ne manquait pas et qui doublaient probablement ses entrées financières.
Ses biens roturiers, ses fermes à censive, lui rapportaient une somme qui reste à établir, de même que les 7 ou 8 moulins qui lui appartenaient le long du Lié et de ruisseaux : la Fosse , l'Isle, Lesmeur, Jagu, les 2 moulins à papier, Penhouët. (Reste à savoir si celui de Bocmé, celui de Pont-Bréhan existaient à l'époque, et d'autres éventuels). Il avait aussi des fours, une ou plusieurs pêcheries. Cela pour le Gué de l'Isle, mais il ne faut pas oublier ses autres terres de Pornic, du Henleix, de Trégalet, de la Chastaigneraye.
En conclusion, on peut se demander pourquoi Jean Rohan du Gué de l'Isle n'a pas laissé plus de souvenir dans l'histoire locale et dans l'histoire bretonne. La réponse semble résider dans le fait que son lignage a disparu quelques années après lui. Personne n'a été là pour ranimer son souvenir, en tirer gloire, en faire l'histoire. S'il n'y avait eu l'imprimerie, il aurait même été totalement oublié, alors qu'il fut un personnage non dénué d'importance, riche et probablement entièrement fidèle à la Bretagne.
Ses biens roturiers, ses fermes à censive, lui rapportaient une somme qui reste à établir, de même que les 7 ou 8 moulins qui lui appartenaient le long du Lié et de ruisseaux : la Fosse , l'Isle, Lesmeur, Jagu, les 2 moulins à papier, Penhouët. (Reste à savoir si celui de Bocmé, celui de Pont-Bréhan existaient à l'époque, et d'autres éventuels). Il avait aussi des fours, une ou plusieurs pêcheries. Cela pour le Gué de l'Isle, mais il ne faut pas oublier ses autres terres de Pornic, du Henleix, de Trégalet, de la Chastaigneraye.
En conclusion, on peut se demander pourquoi Jean Rohan du Gué de l'Isle n'a pas laissé plus de souvenir dans l'histoire locale et dans l'histoire bretonne. La réponse semble résider dans le fait que son lignage a disparu quelques années après lui. Personne n'a été là pour ranimer son souvenir, en tirer gloire, en faire l'histoire. S'il n'y avait eu l'imprimerie, il aurait même été totalement oublié, alors qu'il fut un personnage non dénué d'importance, riche et probablement entièrement fidèle à la Bretagne.
Photo extraite des Côtes d'Armor vues du ciel - Yann Arthus-Bertrand (Auteur), Jean-Yves Montagu (Auteur) - Edition Minerva -1996